CAMPAGNE DE RUSSIE. Alexandre BELLOT DE KERGORRE (1784-1840) - Lot 179

Lot 179
Go to lot
Estimation :
2000 - 2500 EUR
Result with fees
Result : 5 289EUR
CAMPAGNE DE RUSSIE. Alexandre BELLOT DE KERGORRE (1784-1840) - Lot 179
CAMPAGNE DE RUSSIE. Alexandre BELLOT DE KERGORRE (1784-1840) commissaire des guerres. MANUSCRIT autographe, Campagne de Russie 1812 ; 5 cahiers de 48-11-42-48-48 pages, soit 196 pages in-fol. Très intéressants mémoires de cet administrateur qui accompagna la Grande Armée à Moscou. Manuscrit de premier jet, avec ratures et corrections, très différent du texte publié. En effet, remanié et récrit, privé de beaucoup de détails pittoresques et personnels, le texte de ces mémoires sera publié par le vicomte de Grouchy dans Un commissaire des guerres pendant le premier Empire. Journal de Bellot de Kergorre (Paris, Émile-Paul, 1899) ; le manuscrit, très lisble, correspond aux chapitres intitulés « Campagne de Russie 1812 » et « La Retraite », et au début de « Campagne de Saxe » (pp. 52-141). On appréciera dans ce récit manuscrit les observations et réflexions sur le déplacement du quartier général impérial, les étapes et les logements, les personnes de haut rang fréquentées par les officiers et administrateurs, les beautés et les défauts des villes traversées et leurs habitants, et la réalité cruelle de la désorganisation et des carences en tout genre : chandelles, charrettes, pain, ustensiles, écuelles, matériaux de soins, etc. Nous n’en citerons que quelques brefs passages. A Mojaïsk, « Nos malheureux blessés mourant de faim, point pansés, faute de linge et de charpie, poussaient des cris affreux. Ils ne vécurent pendant les 1ers jours que de quelques grains de bled trouvés sur la paille qui leur servait de lit, et de la viande que je pus leur faire délivrer »… Impossible de faire enlever les morts de l’hôpital, des rues et des maisons aux alentours : on trouva quelque 128 cadavres « servant d’oreillers à leurs camarades »… Anecdotes sur le testament du duc de Deux-Ponts, neveu du roi de Bavière, sur les Russes blessés « répartis dans les jardins, sans pansement, vivant de troncs de choux et de chair humaine », sur les chevaux mourant de faim, le trafic de