Alexis DUBOIS (1754-1796) général de la Révolution. L.S., Gi - Lot 500

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Alexis DUBOIS (1754-1796) général de la Révolution. L.S., Gi - Lot 500
Alexis DUBOIS (1754-1796) général de la Révolution. L.S., Givet 17 prairial III (5 juin 1795), au Représentant du peuple Pierre-Mathurin Gillet ; 4 pages in-fol. Précieux témoignage sur la journée du 3 prairial. Longue lettre du Commandant en chef de la Cavalerie de l'Armée du Nord , retraçant « ma conduite dans la journée du trois ; jour jamais mémorable pour moi - où la Convention Nationale me confia […] le commandement de la Cavalerie qui était à Paris »… À dix heures il parcourt les Sections , à 11 heures il se rend au guichet du Louvre sur les ordres de Delmas pour dissiper un rassemblement. La section Péletier était déjà réunie au Carrousel, et un autre rassemblement se tenait à l'ancien pont Notre-Dame. À chaque fois une injonction des représentants du peuple suffit à disperser la foule, sans agitation. Mais au Faubourg Antoine, on leur barre le chemin. On demande aux chefs ce qu'ils veulent : « du pain et la Constitution de 1793 ! ». Les soldats sont en ordre de bataille, et les canons braqués sur les rebelles. Dubois harangue la foule, mais celle-ci continue sa marche sur la Convention. Il rebrousse alors chemin et continue de parcourir les sections du ceentre de Paris. À deux heures, il s'aperçoit « que la boisson et la malveillance avoient changé ces esprits, et qu'une grande rumeur s'agité contre la Convention. À trois heures j'arrive sur la place de la Révolution, où je trouve plus de vingt mille hommes, qui investirent mon détachement et me forcèrent de mettre pied à terre ; déjà mon arrêt de mort étoit prononcé ». Mais il fut sauvé par un brave frère d'armes invalide qui avait perdu sa jambe à ses côtés à la bataille de Charleroi. Avec plusieurs braves ils firent rempart de leur corps et parvinrent à le conduire au Comité de Salut public. Ils le chargèrent de prévenir la Convention « que si un coup de sabre, ou de fusil étoit porté […] s'en étoit fait de la Convention ». Il remonte à cheval et rejoint sa compagnie « qui étoit en bataille près la porte du Carouzel ». Un quart d'heure après il reçoit ordre de Delmas d'attaquer les rebelles et de s'emparer de ces canons. C'est à ce moment que la Convention Nationale envoie dix de ses députés pour parlementer avec les insurgés : « j'étois témoin des paroles de paix ». Il fut convenu qu'une députation de six des rebelles iraient à la Convention, mais que Dubois resterait prisonnier dans leurs lignes, en otage : « ma tête répondrait de la sûreté de cette députation ». Lorsqu'on le relâche, il va rendre compte de sa conduite à Delmas et au Comité de Salut public, puis repart parmi les Sections, bien décidé si le pire se présentait, à passer à l'action pour reverser cette machination. À force de paroles, il parvient à les calmer, mais à 10 heures du soir, il entendit des brigands crier : « Notre coup est manqué, le gal Dubois a trompé le peuple en l'apaisant par ses discours, faisons en sorte de le trouver, nous nous en ferons justice »… Il demande à la Convention un témoignage de satisfaction pour sa conduite : « lorsqu'il s'agit de sauver sa patrie, l'homme est capable de tout, jusqu'à se vaincre lui-même. La vérité de ces fets peut vous être attestée par plusieurs officiers qui m'ont accompagnez toute cette même journée, et par les honettes gens de Paris, dont plusieurs sont venus me remercier chez moi »…
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