Marguerite dite Lodoïska LOUVET DE COUVRAY (1760-1827) femme - Lot 559

Lot 559
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Marguerite dite Lodoïska LOUVET DE COUVRAY (1760-1827) femme - Lot 559
Marguerite dite Lodoïska LOUVET DE COUVRAY (1760-1827) femme de l'écrivain et conventionnel. MANUSCRIT autographe, [septembre 1797, daté en fin du 1er complémentaire (17 septembre)] ; 28 pages in-4. Important manuscrit sur la vie et l'œuvre de son mari, rédigé avant sa tentative d'empoisonnement pour rejoindre Louvet dans la tombe. Cette notice est ponctuée de réflexions personnelles et d'explosions du plus vif chagrin, et adressée à Honoré-Jean RIOUFFE (1764-1813), homme politique et homme de lettres, ami des Girondins, auteur d'une Oraison funèbre de J.-B. Louvet prononcé le 26 octobre 1797 au Cercle constitutionnel. En tête figure cette recommandation « à Riouffe » : « Ces notes sont bien mal en ordre et bien mal écrites. Je t'invite cependant à les conserver car je n'aurois jamais la force de les recommencer. Il a fallu le sentiment d'un grand devoir à remplir pour m'en donner la faculté. Tu n'as pas senti combien ce travail étoit cruel. Sans doute beaucoup de choses sont oubliées ; mais il est impossible que j'en écrive davantage »… « Riouffe, c'est un devoir bien penible que de porter mes regards sur les premieres années de mon cher Louvet. Les détails en sont si déchirants, que je le priois de ne jamais m'en entretenir. Ils me faisoient mal. Il y a donc beaucoup que je ne connois pas. Si tu veux quelque jour recueillir des notes intéressantes, vas à Couvrai qui est à 7 ou 8 lieues de Paris, tu y trouveras sa sœur de lait qui l'adoroit et chez laquelle on l'envoyoit tous les ans. Ce que je sais c'est qu'on le retira de nourisse entre trois et 4 ans. Bientôt il tomba malade de chagrin d'avoir quitté sa nourisse et sa sœur de lait. On fut obligé de le renvoyer à Couvrai ; il seroit mort »… Elle parle de sa mère, qui l'adorait, de son père, qui le battait, de son frère, qui le persécutait ; de son éducation et de son épanouissement réel, comme apprenti du libraire-papetier Brunet ; de ses premières amours et de ses débuts dans la littérature… Elle consacre plusieurs pages à son caractère : « Intrépide et doux, severe pour lui, indullgent pour les autres, économe et généreux. Il fut toujours l'ami de celles dont il avoit été l'amant, il m'a aimée dix ans avant la révolution comme il a depuis aimé la république. Celle-ci fut ma rivale cependant je ne puis pas dire qu'elle fut préférée. […] Il seroit mort pour moi comme il est mort pour elle »… Quant à sa « vie politique. - Elle est tellement liée avec nos amours… que ce travail est pénible ! » Elle évoque les débuts de Louvet dans sa Section, et un discours aux Jacobins en faveur de la guerre qui le lia tout à fait avec Vergniaud, Godet, Roland, Brissot, etc. Elle raconte sa belle conduite au 10 août, un moment où elle se jeta sur lui pour le protéger (« Riouffe, quelle mort pour moi ! Concois-tu Riouffe, une vie plus douce qu'une mort comme celle-là ? »)… Suit la relation de l'exil en Suisse, la réintégration à la Convention, les persécutions des royalistes, l'indifférence des patriotes, la maladie qui le minait ; et elle laisse libre cours à son chagrin, invoquant Louvet, leurs projets modestes d'une vie de littérature et de promenades, et dit son projet de le « rejoindre » : « Helas, j'existe encore et depuis 15 jours il n'est plus ! »… Elle invite Riouffe à se rendre à Nemours, où vit un témoin de leurs amours, puis donne des instructions pour la distribution de leurs biens, et confie à Duval l'exécution de ses dernières volontés… Elle termine en se livrant à un débat entre sa volonté de mourir et le devoir de vivre, pour son fils : « Quand je verrois Felix à 16 ans, l'image vivante de son père, cela ne me consoleroit pas. […] Reste ce que je dois à Felix. De quoi subsister jusqu'à ce qu'il soit assez fort pour gagner sa vie, une éducation telle que ses facultés physiques et morales puissent se développer. Je lui laisse plus qu'il ne faut pour vivre toute sa vie, plus que nous n'en avions ambitionné pour nous deux. Je suis plus que quitte envers lui »…
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