Marguerite dite Lodoïska LOUVET DE COUVRAY(1760-1827) femme - Lot 570

Lot 570
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Marguerite dite Lodoïska LOUVET DE COUVRAY(1760-1827) femme - Lot 570
Marguerite dite Lodoïska LOUVET DE COUVRAY(1760-1827) femme de l'écrivain et conventionnel. L.A.S. « femme Louvet », au Citoyen Directeur Paul BARRAS, avec apostille a.s. de Barras en tête, [vers 1798-1799] ; 3 pages in-4. Importante lettre au sujet du manuscrit des Mémoiresde son mari, rédigés pendant la fuite des Girondins. Il y est question, outre les fugitifs, et leur arrestation par Marc-Antoine Jullien de Paris, de leurs adversaires Laurent Lecointre et André Amar, des députés Jean-Pierre Chazal et Félix Lepeletier de Saint-Fargeau, et de l'imprimeur, rédacteur du Journal des Hommes libres, René-Charles-François Vatar, soupçonné de receler le manuscrit convoité. « Vous avez eu la bonté de me dire de vous faire passer des nottes sur le manuscrit que je réclame. Les voici : Buzot, Petion, Salle, Barbaroux, Louvet et Guadet se cachèrent pendant un mois à St Emilion chez la cne Bouquet sœur de Guadet. Le bruit d'une visitte domiciliaire s'etant répandu, ils sortirent de chez elle. Avant de quitter le souterrain qui leur avoit servi d'asile, ils y déposerent une cassette dans laquelle étoient renfermés les mémoires qu'ils écrivoient depuis leur proscription. Lorsque Julien fils fit arrêter ces intéressantes victimes, le souterrain de Mme Bouquet lui fut dénoncé. Quoique son entrée fut dans un puits, à 30 pieds de profondeur, il y descendit lui-même. Il y trouva la cassette et l'adressa au comité de Sûreté générale avec une lettre que toute la France a lue. Il se félicitoit d'avoir déjà dans les mains un manuscrit de l'infâme Louvet, qui n'étoit pas loin sans doute puisqu'il hâbitoit le souterrain avec Petion, Guadet &c. Peu de jours après la rentrée des hors la loii, Le Cointre de Versailles dénonça la Gironde et pour appuyer ses assertions, il cita ces manuscrits. Mon mari, après avoir répondu comme il convenoit, demanda et obtint un décret qui ordonnoit à Le Cointre de déposer les manuscrits sur le bureau : il n'a point obéi à ce décret. Depuis on a fait de vaines recherches pour retrouver dans les comités, la cassette en question. Elle avoit disparu vers la fin de fructidor an 5. Vatar a reproduit dans son journal les accusations de Le Cointre contre la Gironde. Il s'est, comme lui, fondé sur ces manuscrits qu'il avoit, a-t-il dit, entre les mains. À ces preuves j'ajoute le témoignage du Cn Rousselin qui dans ce tems là dit a quelqu'un digne de foi qu'il avoit lu chez Vatar le manuscrit de Louvet. Qu'il étoit serré dans un tiroir du secrétaire de Vatar. […] Eh bien, ce manuscrit, je m'engage à le publier sans y changer, ajouter ou supprimer un seul mot. Louvet n'a jamais eu une pensée qui n'eut pour objet le bonheur de son pays. Vous, citoyen directeur, qui avez bien connu, qui fûtes véritablement l'ami de Louvet, vous dont la vue m'a rappelé des souvenirs si cruels que j'avois peine à retenir mes larmes, donnez-moi cette consolation de ne pas voir dans les mains des plus implacables ennemis de mon époux, le seul écrit qui reste de lui. Tous les ouvrages de sa jeunesse, 30 volumes ont été brûlés pendant sa proscription. Le feroce Amar est la cause de cette irréparable perte. Romans, poesies, pièces de théâtre, lettres tout a péri ; ne souffez pas que le seul écrit qui me reste soit confié plus longtems à ceux qui ne le gardent que pour en abuser. Avec quelle facilité ne peuvent-ils pas l'altérer ? Lorsque je n'existerai plus, qui pourroit découvrir la fraude, qui voudrait s'occuper de la prouver ? J'ai la confiance que vous avez la volonté de me faire rendre justice »… En haut de la lettre, BARRAS a marqué : « Elle doit mettre opposition à la levee des scellés et demander sa presence pour reclamer les manuscrits qui appartiennent a l'estimable Louvet ».
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