Marcel GROMAIRE (1892-1971) peintre. 19 L.A.S., 1913-1936, à - Lot 687

Lot 687
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Estimation :
1500 - 2000 EUR
Marcel GROMAIRE (1892-1971) peintre. 19 L.A.S., 1913-1936, à - Lot 687
Marcel GROMAIRE (1892-1971) peintre. 19 L.A.S., 1913-1936, à son ami le peintre Albert Huyot ; 45 pages formats divers (encre pâle ou passée à quelqueslettres), 12 enveloppes. Belle correspondance amicale et artistique, principalement pendant les années de guerre, où Gromaire est mobilisé comme interprète à la base américaine de Saint-Nazaire, et Huyot à la section de camouflage de Bergues, et dans laquelle le peintre se livre à des réflexions sur son art et sur la peinture contemporaine. 7 janvier 1916(carte postale des armées). Il ne pense qu'à pouvoir « louer des ateliers à Montparnasse, et enfin travailler avec frénésie, pour le plaisir de la beauté elle-même. Nous en avons grand besoin. Du moins cette guerre nous aura-t-elle mis à même d'étudier les hommes de près » ; il espère voir « disparaître tout relent d'impressionnisme et de cubo-manie » ; il a des nouvelles de « l'ami Kickert » qui expose en Hollande. Paris 24 mars 1917. En permission, il pense que « notre manière de voir finira pas dominer, mais il faudra une lutte sérieuse. [...] Remarquez que pressentant cela, tous les cubo-impressionnistes se groupent malgré des oppositions formelles autour de Matisse. Parce qu'ils sentent que Matisse possède une sensibilité qu'ils n'ont pas, et que malgré ses insuffisances, c'est quelqu'un et le dernier des grands impressionnistes »… - Saint-Nazaire 9 août. Il parle de Boussingault dont il estime la peinture et qu'il serait heureux de rencontrer, de Segonzac, « un beau talent, viril et honnête » ; il espère faire une exposition cet hiver et est sans nouvelles de Kickert. - 10 décembre. Il dessine et a fait quelques huiles. « On aurait tort de rejeter l'ensemble du cubisme, qui, s'il a peu réalisé, s'est fortement douté à un certain moment de ce qui pourrait être. Il est vrai que depuis il est tombé dans un impressionnisme différent de l'autre plus par l'aspect que par l'esprit. L'art du demain immédiat sera-t-il uun art mouvementé, crispé, représentation directe de la douleur contemporaine et très réaliste ? » Il croit que l'époque va plutôt vers le calme « Calme formidable et un peu ironique des grands Chinois et des plus beaux Rembrandt. Calme un peu tragique aussi de Ruysdael qui ne veut pas représenter les hommes »…Saint-Nazaire 24 mai 1918. Il mène toujours la même vie monotone : « J'ai fait à Nantes, avec Laboureur, une petite exposition de gravures et aquarelles. Nous avons rencontré une vingtaine de sympathies », et il a vendu cinq aquarelles ; mais le reste du public et les critiques locaux se sont montré méprisants… Il lit Montaigne, du Bellay et Rabelais « vie puissante, saine et personnelle » ; il est sans nouvelles de Kickert et « Dubreuil est aux armées comme dessinateur d'aviation ». - 10 juillet. Il incite Huyot à faire de la gravure et parle d'André Mare : « sa peinture n'est pas laide mais son sens décoratif préférable. Il a fait de très jolies reliures en couleurs vives bien harmonisées ». Il a lu la Vie des Martyrs, mais n'a pas le courage de lire Civilisation de Georges Duhamel, « trop pénible à l'heure présente »… Il prie Huyot de lui envoyer des cartes postales de Bergues et de ses environs, sa région qu'il aime. - 31 juillet. Il a reçu les cartes postales : « J'ai eu un grand plaisir à revoir less images de mon Nord. […] J'ai commencé des gravures au canif. C'est un tout autre métier plus pur comme technique, plus restreint comme effets » et il explique son précédé pour le tirage. - 1er octobre. Sur la gravure : « C'est un moyen complet […] mais il est fort restreint et ne convient qu'à une expression violente et très résumée. […] Je suis en train de terminer ma série des Péchés capitaux. Je n'ai plus que le septième à graver »… - 31 décembre. Il attend sa démobilisation : « Je fais mon possible pour ne pas oublier que je suis peintre en gravant quelques petits bois mais je voudrais peindre pour de bon avec des couleurs de l'huile et qu'on me f… la paix. Terrible ambition ! » Il est allé dans le Nord : « Chez moi tout est à peu près en place et les miens bien portants. Mais que de désastres en tant d'endroits ! ». Son album L'Homme de Troupe est paru à la Belle Édition et ses Péchés Capitaux vont paraître à Lutetia.12 juillet 1919. Il espère être démobilisé en août « aller dans la Nord et “en mettre” ». Il a vu les peintures chinoises chez Bernheim : « Quel Art, avec un grand A monumental - Vu aussi le temple du cubisme chez Rosenberg ; on se croirait aux Artistes Français et cependant que de talent étouffé, Picasso, Braque, Léger et même Gris… Obscurantisme quelle bêtise »… 29 septembre 1921. La mort de son jeune oncle qui était pour lui « un grand frère affectueux », l'amène à des réflexions : « Tout art est un effort de la vie pour sonder l'inconnu, à l'aide de l'intuition. Et puis l'élan qui nous porte à créer, ne nous rapproche-t-il pas, à chaque découverte, du but de la con naissance que voile le mystère de la mort. Trouver, cela nous rapproche un pe
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